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"Ce que j'ai aimé, que je l'aie gardé ou pas, je l'aimerai toujours" [André Breton] . "Je suis au fond de ce que je parais en surface: douce, timide et rêveuse. Même quand la vie se fait cruelle"____ [Erik Orsenna. La grammaire est une chanson douce]
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bouquin | Juste avant le bonheur

 J'ai vu le nom de l'auteure de ce livre - Agnès Ledig il y a trois années pour la première fois et à partir de ce moment là, j'avais toujours envie d'essayer ses oeuvres. C'était sur le métro 8 partant de Créteil, j'ai vu une passagère, une femme afro qui ne ressemblait pas du tout à une "Cadre", et qui a lu attentivement un bouquin. Son apparence, son absolue concentration me rendaient curiosité, "qu'est-ce qu'elle lit? Est-ce tellement bon?" . J'ai fait d'effort pour capter le nom du livre : on regrettera plus tard d'Agnès Ledig. 

Et bah, j'ai finalement fini son oeuvre "Juste avant le bonheur", et je conclus que son style ne me convient pas. Cela ne veut dire pas qu'elle n'est pas une écrivain talentueuse. C'est juste un peu trop littéraire pour moi, il y a des tas de nouveaux mots et de conversations en langage familiale que je n'arrive pas à comprendre. Les évènements et la relation entre les personnages développent d'une façon incroyablement rapide. De plus, la dernière partie racontée sous le point de vue de Julie me semble négligeable. 

Sinon, le point positif est que j'ai pu ramasser plein de citations qui parlent de la vie et surtout la tristesse. Les émotions du personnage principal - Julie - une mère seule très jeune, mais aime son fils de tout son coeur, sont bien exprimées et m'ont franchement touchée. J'ai eu envie de pleurer.

Bon, ci-dessous vous trouverez mes citations préférées. Alerte : elles sont assez longues.

Bonne lecture ! 😎

"Finalement, je ne suis pas si mal dans mon supermarché. Le seul risque que je cours, c’est de casser un bocal, de faire une erreur de caisse, de tomber sur un paquet de farine entr’ouvert, ou d’oublier un antivol. Aucune vie en jeu dans tout ça.

Je n’avais jamais vraiment réfléchi à ces métiers qui ont des cœurs qui battent au bout des doigts. Jérôme a gardé son calme. Je le sentais pourtant inquiet. Il ne l’a pas montré à sa remplaçante, qui, elle, l’était vraiment. Je crois que je me serais décomposée à leur place. Il faut une sacrée force de caractère pour affronter des situations pareilles."

👉 Certainement la citation que j'aime le plus. Une petite comparaison et le terme "au bout des doigts" évoquent clairement chez moi comment le métier de médecin est dur.

"Julie a compris depuis longtemps qu’il faut parfois lâcher les rênes, pour laisser partir la tristesse au galop. Celle-ci finit toujours par se fatiguer et se remettre à marcher au pas. Aujourd’hui le chagrin est un cheval fou, mais elle suppose, elle espère qu’il se fatiguera lui aussi, un jour."

👉 celle-là aussi : le chagrin et un cheval fou. Il se fatiguera un jour.

"Mais il est mal vu de dénoncer les collègues. Très mal vu. Ça vous colle une réputation sur le dos aussi solidement qu’un pou sur une tête blonde."

"Désagréable, mais jolie. Le privilège de la beauté : atténuer le mauvais caractère. Toujours. On pardonne tout aux jolies femmes, avant même qu’elles n’aient ouvert la bouche."

"Parfois, dans la vie, on a le sentiment de croiser des gens du même univers que nous… Des extra-humains, différents des autres, qui vivent sur la même longueur d’onde, ou dans la même illusion.

C’était mon impression aujourd’hui…

Et ça fait du bien."

"Pour Ludovic, ce sera une histoire de fées et de lutins. Comme celles qui ont bercé son enfance. Trop peut-être. Difficile d’en sortir quand on y croit dur comme fer, aux jolis contes de fées. Un jour, on se réveille en prenant conscience que la vie n’est pas si idyllique que ces histoires veulent bien le faire croire."

"Morte.

Il n’y a que son père qui ose dire « morte ».

Les autres préfèrent éviter la brutalité de ce mot. En usant d’euphémismes, en ne disant pas les choses comme elles sont, ils s’imaginent qu’elles n’existeront pas tout à fait, que leur réalité s’en trouvera atténuée.

Partie.

Où ça ?

Décédée.

Élégant mais long. Un peu pompeux. Trop officiel.

Au ciel.

À d’autres !

Morte.

Ben oui, morte !

Le contraire de vivante. Comme la nature d’un tableau de maître, dont on a coupé les fleurs, cueilli les fruits, et qui ne garderont leur couleur et leur beauté qu’au travers de la toile du peintre."

"– Tu t’inquiètes de voir ton père heureux ?

– Je m’inquiète de voir ce qui le rend heureux.

– Moi, je m’inquiète de voir mon fils malheureux.

– J’ai de bonnes raisons pour cela.

– Moi aussi, j’ai de bonnes raisons. Et crois-moi, il vaut mieux avoir de bonnes raisons d’être heureux que de bonnes raisons d’être malheureux"

"L’empathie, c’est tendre la main à celui qui est dans le trou, ce n’est pas sauter dedans pour l’aider à remonter."

"Quand on s’attend au pire, le moins pire a une saveur toute particulière, que vous dégusterez avec plaisir, même si ce n’est pas le meilleur."

"Aujourd’hui est un jour sans. Elle ne peut pas voir le soleil chaque matin. Le ciel est parfois sombre, et donne une autre lumière à la vie, un peu plus terne, un peu plus grise, moins réjouissante."

"Le silence a cette vertu de laisser parler le regard, miroir de l’âme. On entend mieux les profondeurs quand on se tait."