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"Ce que j'ai aimé, que je l'aie gardé ou pas, je l'aimerai toujours" [André Breton] . "Je suis au fond de ce que je parais en surface: douce, timide et rêveuse. Même quand la vie se fait cruelle"____ [Erik Orsenna. La grammaire est une chanson douce]
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joli bouquin | Ainsi gèlent les bulles de savon

 4/5 ⭐️ 

Tout d’abord, je veux dire que tout personnellement, je me reconnais moins dans ce nouveau livre de Marie Vareille, son deuxième que j’ai lu, par rapport à La vie rêvée des chaussettes orphelines, pour lequel j’ai déjà écrit deux articles de critique. La grossesse et surtout la dépression post-partum ne concernent pas ma réalité, me paraissent comme un sujet assez lourd qui me rend désagréable. Peut-être dans quelques années, je m’y retrouverai plus connectée (je l’ai acheté suite à une promotion). 

Toutefois, c’est toujours Marie Vareille que j’ai connue, avec une plume fluide et légère abordant des sujets poignants, avec des phrases qui me donnent la sensation comme si elles parlaient de moi. “Qu’est-ce que tu as à perdre, de toute façon?”. Cette phrase m’aide à avoir moins peur en face des tâches difficiles. Je vais mettre mes citations préférées à la fin de cet article. 

D’autres points que j’aime bien de ce livre : 

 + Il n’y a pas une seule protagoniste mais plusieurs. Chacune est bien construite et se différencie des autres. 

+ Plus je lis, plus je suis surprise par l’histoire. Marie Vareille a réussi. Par exemple, au début quand je lis ces lignes dans le journal intime d’une mère qui abandonne son enfant, “Si tu savais comme j’aurais aimé rayonner de bonheur, m’épanouir dans la maternité, être une mère comme les autres. Je n’ai pas réussi, alors je suis partie.”, j’ai pensé, mais quelle mère qui est aussi froide et qui abandonne son enfant?? Au fur et à mesure, le lecteur découvre son histoire et a plus de compassion pour elle. 

Les points que j’aime moins : 

- Le titre et l’image symbolique des bulles de savon : trop prévisibles, un peu trop rêveurs et théoriques “Personne ne savait que les bulles pouvaient geler. Le monde entier pensait que rien n’était plus fragile, plus éphémère et délicat qu’une bulle de savon. Et c’était faux. À la bonne température et dans le bon environnement, elles savaient résister. Soudain, tous les espoirs étaient permis.” 

- La fin: trop “la vie en rose”, même si je connais bien que c’est un feel-good 


Ci-dessous des jolies expressions/citations : 

- Le parfum ensoleillé de la liberté 

- J’ai été cette fille qu’on ignore (elle parle du métier réceptionniste), séparée des autres par le comptoir de l’entrée, à qui on commande des cafés comme si elle était barista chez Starbucks et contre laquelle on s’énerve quand aucune salle de réunion n’est libre.

- J’aime mon métier. J’aime recevoir des clients et écouter l’histoire de leur marque; réfléchir à de nouvelles stratégies pour que leur produit ou leur concept trouve ses utilisateurs. 

- C’était toujours le même déchirement. Elle avait le sentiment d’être une plante arrachée à son terreau au moment où ses racines commençaient à s’agripper au sol. 

- Il est tellement plus simple d’étiqueter les gens, plutôt que d’essayer de comprendre qui ils sont. 

- J’ai remarqué que je ne pleurais pas quand j’étais en mouvement. 

- Pourquoi la beauté cohabite-t-elle si souvent avec la souffrance? 

- On aura beau brûler des soutiens-gorge, tant qu’une femme dépend financièrement d’un homme, elle n’est pas libre. 

- À côté de mes journées à la maison, mes journées de travail ne sont ni plus ni moins que d’excellents souvenirs de vacances ! 

- Tu sais, c’est comme dans un avion : en cas de dépressurisation, on t’informe qu’il faut enfiler ton masque à oxygène avant d’aider tes enfants à mettre le leur. Si tu n’as plus d’oxygène, tu ne peux pas d’occuper des autres. C’est une question de survie.