J’ai eu la chance de rencontrer les autrices de ce livre, Nine Gorman et Marie Alhinho (elles sont gravement cool !!) avec tous ses fans en participant à une conférence lors du salon du livre à Paris. Ce souvenir sympa m’a fait du bien car j’ai beaucoup aimé ce livre.
J’ai besoin d’une journée pour relire tous mes highlights et mes notes, il y en a plein, avant d’écrire quelques mots de critiques. Je classe ci-dessous des sujets qui me tiennent au coeur.
1. Finn et sa mère
Finn semble d’être un personnage assez …”brut” (je ne sais pas si j’utilise le bon mot), de l’apparence, il bat, il fume, il est tout seul, il n’a besoin de rien et de personne, … sauf sa mère. Cela me donne un goût amer chaque fois il la mentionne. Plus son passé se révèle, plus on voit son côté doux qui se cache profondément dans lui. A cause des blessures qu’il doit supporter, il construit autour de lui une armure pour se protéger.
‘Aucune drogue ne pourrait me faire davantage de bien. Penser à ma mère, c’est tout ce dont j’ai besoin.’
‘C’est elle qui me faisait tenir. Elle était la raison pour laquelle je me levais le matin, la raison pour laquelle j’acceptais d’aller en cours, la raison pour laquelle je me tapais presque sept kilomètres à vélo, matin et soir, pour étudier dans un bon lycée, la raison pour laquelle j’essayais d’améliorer mes notes avec l’aide de Nate, la raison pour laquelle je me cassais de cul à bosser dans un foutu café. Elle était la raison de tout. Ma raison de vivre. Maintenant, je ne sais plus comment continuer. Sans étoile, sans repère, sans volonté pour avancer comme je le faisais sous l’impulsion de l’amour que je ressentais pour elle.’
‘J’aperçois ma mère comme on distingue une pépite d’or dans la boue d’une rivière.’
‘Quatorze heures de route pour une heure de visite. Quand on aime, on ne compte pas.’
‘Quand elle lui caresse la joue avec douceur, je ne peux pas m’empêcher d’avoir le coeur serré. C’est égoïste, mais ça me fait mal de voir Nate si heureux et entouré de ses deux parents. Son père est présent pour lui, sa mère lui offre des cadeaux, et moi, pendant ce temps-là, je dois me contenter d’un coup de fil deux fois par mois.’
‘Est-ce que tu peux me promettre une chose ? / Bien sûr. Tout ce que tu veux. / Ne laisse pas la noirceur du monde ‘engloutir. Fais confiance aux gens, aime-les. Certains te décevront, mais d’autres seront de belles surprises. / Il faut parfois traverser de mauvais moments pour apprécier les meilleurs à leur juste valeur. Les étoiles n’ont pas besoin de la nuit pour briller, mais toi, tu en as besoin pour les voir.’
‘T’inquiète pas. Je suis sûr que ça finira par s’arranger. C’est stupide, mais quand il prononce cette phrase, je ne peux pas m’empêcher de penser à ma mère et au gouffre sans fond que son départ a ouvert en moi.’
‘Dans le miroir, je vois un type ravagé par la tristesse. Il a remplacé la belle femme brune et pleine de joie qui vérifiait toujours son rouge à lèvres avant de sortir, même quand il n’y avait qu’elle et son fils. Et je ne peux pas m’empêcher de me dire qu’il aurait mérité de mourir à sa place.’
Bref, la lettre qu’il a finalement écrite à sa mère m’a fait beaucoup pleurer.
2. Finn et Nate
Ils sont troppppp adorables, ainsi que tous les moments où ils sont ensemble!
‘Il reste impassible, comme s’il attendait que la tempête passe pour pouvoir s’approcher.
’Comment peut-il rayonner quand, autour de moi, tout semble si sombre? J’ai l’impression de me noyer dans un océan de solitude et lui, il débarque avec ses manières de poète et ses airs de joli coeur.’
‘J’ai toujours été trop fier pour demander de l’aide, mais avec lui je n’ai pas à le faire.’
‘Ce mec est vraiment bizarre : il s’est tapé toute la route depuis son quartier friqué et m’a attendu deux heures dans le noir, tout ça pour le filer les cours que j’ai manqués.’
‘Une petite voix me déconseille de l’inviter à entrer, mais je ne l’écoute pas. Parce que c’est Nate.’
‘Je trouve que tu brilles énormément, pour un trou noir.’
‘Bordel, il me fait faire n’importe quoi. Je ne le ferais pour personne d’autre.’
‘Lorsque je l’aperçois enfin entre les autres élèves qui discutent devant la grille, j’ai l’impression d’avoir le coeur sens dessus dessous.’
‘Si t’en doutes, moi, j’ai foi en toi pour deux.’
‘On se retrouve donc à traverser la ville à deux sur mon vélo’ (awww, les lycéens)
‘T’es sûr que c’est ton truc, les garçons? / Je réponds sans même réfléchir - Je sais pas si c’est mon truc, les garçons, mais je sais que mon truc, c’est toi.’
Je kiffe Nate, il est très ‘soft’, contrairement à Finn, non? ;)
‘T’inquiète pas pour moi, je suis plus solide que j’en ai l’air.’
‘Il ne répond pas, et je sens qu’un truc ne va pas. Quand je me tourne à nouveau vers lui, il a les yeux fermés. Dans le clair-obscur, je devine les larmes qui perlent sur ses joues.’
C’est pas drôle mais c’est tellement drôle la façon dont Finn lance le combat avec le père de son amour, un vrai combat avec les coups de poing et de pied =)), et puis il l’appelle ‘ce putain d’homophobe’ et ‘ce connard qui n’accepte pas son fils.’
‘Il ne s’attendait pas à me voir débouler comme un enragé - et encore moins à recevoir une raclée de ma part. On a souvent combattu ensemble pendant des mois. Mais jamais comme ça. Jamais pour faire mal. Cette fois, c’était tout ce que je voulais.’
3. Finn et les autres personnes : celles qui restent à son côté, de leur propre façon, l’aident à surmonter des jours difficiles.
Comme Cliff, l’oncle qui a remplacé pour lui sa mère, et aussi son père, son sacrifice me touche énormément.
‘Il me tapote l’épaule et ce geste, aussi simple soit-il, me donne soudain le sentiment d’être moins seul.’
‘Moi, je venais de me faire renvoyer, et lui, il m’offrait un chat. Je ne comprends pas ce qui lui est passé par la tête.’
‘Mon oncle finit par s’approcher de moi et, une main posée sur mon épaule comme s’il mesurait à quel point j’ai grandi depuis mon arrivée sous son toit, il me regarde avec une certaine fierté. Son regard est celui d’un père. D’un père de substitution, certes, mais d’un père quand même. Le seul que j’aie jamais eu et, finalement, je n’ai pas besoin de plus.’
‘J’ai Cliff et ça me suffit, parce qu’il est un père pour moi, plus que cet inconnu le sera jamais.’
Comma la petite fille silencieuse au café
‘Et je dois avouer que, au milieu du brouhaha perpétuel du café, son silence a quelque chose de réfonfortante’
Comme Kenna, la reine chieuse. Une grande part des lecteurs (ou plutôt lectrices) déclarent qu’on la déteste, en levant les mains quand l’autrice pose la question. Pourtant, elle aussi qui est ‘c’est vrai que c’est la reine des chieuses, mais elle n’en reste pas moins ma meilleure amie. Elle sait être là quand on a besoin d’elle. Si la terre s’ouvrait, ici et maintenant, et que l’enfer m’avalait, cette meuf serait capable de venir me chercher et de coller une raclée à Lucifer en personne pour me délivrer.’
4. Les autrices ont créé des comparaisons impressionnantes et des formules de phrases attachants
‘Les fenêtres fermées. Ca fait un bel aquarium pour ta weed”
“L’assistante sociale est venue me chercher pour me déposer ici comme un colis dont on est pressé de se débarrasser.'
“Sa voix a beau être réconfortante, l’anxiété se taille une place jusque dans mes os’
‘C’est bizarre, cette façon qu’ils ont de me parler comme s’ils marchaient sur des oeufs.’
‘La vie est trop laide pour être supportée longtemps’
‘Aujourd’hui, on dirait qu’il joue au roi du silence’ (drôle haha parce que Nate est un ‘acteur’.)
‘La réalité est presque aussi cruelle que les cauchemars.’
5. Le livre se compose de deux parties: le passé, tout ce qui se passe autour de Finn quand il déménage pour vivre avec Cliff et commencer dans une nouvelle école, et le présent - le roadtrip des 5 amis. Honnêtement, je suis plus intéressée par le passé, j’attends chaque chapitre pour savoir ce qui s’est passé plutôt que le présent, le présent pour moi est un peu invisible.