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"Ce que j'ai aimé, que je l'aie gardé ou pas, je l'aimerai toujours" [André Breton] . "Je suis au fond de ce que je parais en surface: douce, timide et rêveuse. Même quand la vie se fait cruelle"____ [Erik Orsenna. La grammaire est une chanson douce]
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La vie rêvée des chaussettes orphelines [Marie Vareille]

C'est le livre que je lis (je ne le termine pas encore). Le livre qui m'a trouvée par tout hasard et que j'aime beaucoup. Ça fait longtemps que je ne lis pas un roman français (le plus récent est Oh boy! de Marie-Aude Murail, mais c'est une relecture, ça ne compte pas).

J'ai tout d'abord téléchargé sa version audio, comme j'ai eu le droit d'un premier livre audio gratuit. Un choix par hasard, par quelques lignes courtes de description... quoi ? un star-up qui investit dans une application réunissant les chaussettes dépareillées partout dans le monde... ça semble drôle. Par hasard, par le titre qui rend curieuse, par la couleur bleu clair de la page de couverture...

Je suis en train de lire ce livre 2 fois. Pourquoi? Parce que je le lis et je l'écoute, en même temps. Un jour avant le début du confinement national, j'ai marché 2km vers la bibliothèque afin d'éviter la contamination sur le métro, pour l'emprunter. Et il sauve une part de ma vie lors de ces jours de confinement.

Je l'aime tellement que je note d'une façon manuscrite (oui, manuscrite) toutes les citations qui m'intéressent, et bah il y a plein. La narration qui mélange entre le présent et le passé n'est pas nouvelle, mais l'auteure la fait efficacement, elle révèle petit à petit le passé douloureux du personnage naturellement. J'ai pensé que la partie qui racontait le passé d'Alice me semblait un peu longue, mais au fur et à mesure, je ne compte plus combien de pages que j'ai feuilleutées.

L'histoire est si quotidienne, si proche qu'elle touche mon coeur. Une fille étrangère se déménage à Paris, la ville où j'habite. Paris est à la fois moche et jolie sour les yeux de la narratrice, sous mes yeux, notre ville de rêve. Elle a rêvé d'aller à Paris dès son enfance. Elle est parfois anti-sociale. Elle écrit le journal intime, et elle écrit long, je comprends pourquoi. Elle est timide, elle est sensible, courageuse... etc.

trouvez ici mes photos #travelling_poisson_paris



Je voudrais citer 2 choses autour de la sororité d'Alice et de Scarlett. Simple et touchante ! Je rédigerai un prochain article pour publier toutes mes citations préférées de ce livre (A bientôt !)

1. Scarlette est passionnée de la musique. Elle joue de la guitare.

"Elle avait des ampoules au bout des doigts, les cordes y  laissaient des marques coupantes et douloureuses. Il lui arrivait même de saigner. Elle ne se plaignait jamais mais, sous mon regard horrifié, elle désinfectait les plaies en grimaçant le soir avec de l'alcool à quatre-vingt-dix dégrés.

J'avais appelé une boutique de guitares dans l'East Village trouvée dans l'annuaire et je leur avais demandé ce qu'on pouvait faire pour éviter ces blessures. Puis je leur ai fait parvenir un chèque afin qu'ils m'envoient des protège-doigts depuis New York. Scarlett n'a jamais voulu les mettre : il faut qu'elle sente la musique. Il faut souffrir pour être artiste, affirmait-elle."


2. Scarlett n'est pas aimée par Maman, et Alice le contraire.


"Maman a même décidé, à cette époque, de me verser trois dollars d'argent de poche toutes les semaines. Elle m'avait demandé de ne pas en parler à Scarlett, situation qui m'avait mise horriblement mal à l'aise. J'étais suffisamment âgée pour comprendre que la vérité blesserait ma soeur. Pas pour l'argent, Scarlett a toujours été désintéressée, mais parce que ma petite soeur, qui se fichait de l'opinion de tout le monde, accordait, et accorde encore aujourd'hui, une grande importance à celle de Maman.

Scarlett a commencé à gagner de l'argent très jeune. [...] Tout ce qu'elle gagnait, elle le rangeait dans une boîte à cookies rouillée qu'elle laissait sur son étagère. Pour compenser l'injustice de l'argent de poche, je partageais systématiquement en deux toutes les sommes que me versait ma mère, j'attendais que Scarlett touche un salaire quelconque et je glissait discrètement la moitié de mon argent de poche dans sa boîte. Elle n'était pas du genre à compter son argent et elle ne s'en rendait jamais compte. Sauf une fois 
[...] 

- Il y a beaucoup plus que je pensais
- Tu as du mal compter
Elle avait secoué la tête, contrariée, puis son visage s'était illuminé [...], elle avait retrouvé subitement le ravissement enfantin de ses huit ans.
- Peut-être que c'est Maman qui me le donne en cachette, avait-elle dit d'un ton plein d'espoir
Je n'avais pas démenti. "